Le premier Janvier 1901 marque à Aufferville comme ailleurs le début du 20ème siècle. Que sera-t-il ? Nos ancêtres n’en avait pas plus d’ idées que nous pour le 21ème. Ils n’ imaginaient pas les deux guerres mondiales avec ces nouvelles méthodes pour tuer à très grande échelle, ils n’ imaginaient pas non plus marcher sur la Lune ou échanger des informations autrement que par le facteur.
Pourtant le 19ème siècle qui venait de s’achever avait lui aussi apporté de grands bouleversements. Né sur la fin de la Révolution Française, il a alterné empires, royautés et république avec son lot de guerres et de misère mais il a vu des changements plus positifs : révolution industrielle : premières usines, progrès technique, chemin de fer, voies de communication terrestre, télégraphe, énergies, et progrès social : instruction laïque et obligatoire, liberté de presse et de réunion, réformes démocratiques, législation sociale . Enfin dans la dernière décennie apparaît un phénomène dont on ne peut encore mesurer la portée : l’ automobile suivie de près par l’ aviation.
Et Aufferville dans tout cela ? En 1901 la commune est essentiellement à vocation agricole, cultures mais aussi élevage. Les artisans tournent autour de l‘ agriculture : charron, maréchal – ferrant. On signale tout de même des épiciers, boulangers, débit de tabac …. tous dans le bourg mais Busseau aura durant quelques années son propre épicier-café.
A quoi ressemble le village et les hameaux : L’église bien sûr, présente depuis plus de 600 ans à cette époque, la mairie-école est construite depuis 1892 et le « nouveau cimetière » a été créé en 1864.
Les rues sont grossièrement pavés, les chemins communaux qui mènent aux hameaux sont progressivement empierrés. L’ eau vient de puits publics situés dans chaque groupement d’ habitation. Ces groupes sont Aufferville le bourg, Busseau, Morville, Maison-Rouge et Jarville qui est dans la commune depuis la fin du moyen – âge. Seul aurait disparu le hameau de Grigny situé entre Maison-Rouge et l’actuelle maison dite de Grigny.
Les véhicules visibles sont tous à chevaux quelquefois encore à bœufs. Les rares possesseurs de voitures à moteur apparaissent encore comme de doux illuminés, voir des êtres dangereux avec leurs drôles d’ engins bruyants et nauséabonds comme les qualifiaient nombre de gens à cette époque.
Pourtant au delà du seul secteur automobile le paysage et la vie quotidienne vont être marqués par des changements toujours plus rapides et plus importants. Ainsi le télégraphe relie Aufferville à Nemours à partir de 1901.
En 1905 on étudie la possibilité d’ « élever les eaux » pour la distribution courante. Les travaux auront lieu de 1907 à 1909 avec le choix d’ un seul puits élevé (château -d’eau) pour l’ ensemble de la commune, avec développement de canalisations vers les hameaux (la solution de puits surélevés par sites était jugée plus onéreuse).
A cette époque on commence à dresser des statistiques agricoles officielles on apprend ainsi que pour une population de 610 habitants on compte en 1908 : 500 vaches, 150 chevaux et 3000 moutons.
La séparation de l’ Eglise et de l’ Etat en 1905 attribue l‘ église et le presbytère à la commune. Désormais le curé de la paroisse doit louer ce dernier pour y loger.
L’ arrivée du premier poste téléphonique a lieu en 1912 avec deux agents payés par la commune mais sous ordre des Postes et Télégraphes. Le précieux appareil est dans un local communal.
En 1913 le développement ferroviaire est toujours d ‘ actualité notamment entre les petites villes. Ainsi Aufferville demande l’ installation d’ une gare (à situer en sortie du bourg en direction de Busseau), sur la future ligne Château-Landon – Beaumont.
En fait le projet ne survivra pas à la Première Guerre Mondiale. Par contre le standard téléphonique se voit complété d’ un bureau de poste.
1914. Durant la guerre le village accueillera deux familles belges.
C’est tout ce que l’on peut relever de particulier dans les délibérations du Conseil dans cette période avec la création d’ un comité d’ action agricole pour gérer les restrictions alimentaires .
C’est en 1920 qu’ est décidée la construction d’ un monument dédié aux morts de la Grande Guerre comme on la nommera jusqu’en 1939.
La place peu avant la construction du monument aux morts |
Commémoration en 2007 avec les pompiers volontaires |
Centenaire du début de la "grende guerre" salle polyvalente |
En 1922 la commune adhère au syndicat d’électrification du sud-ouest seine-et marnais. L’inauguration du réseau public et privé aura lieu en 1925.
Train betteravier :
Entre temps la sucrerie de Souppes des Ets Ouvré demande l’autorisation de réaliser une voie ferrée étroite allant de Chevrainvilliers à Souppes pour acheminer les betteraves de la râperie à la sucrerie.
1929 voit l’arrivée de l’ autocar avec la création de la ligne Nemours- Beaumont-Puiseaux. De 1930 à 1935 bien que les progrès soient importants autour, c’est le calme à Aufferville car au sein du Conseil municipal c’ est le désaccord qui domine tout le mandat. Cependant on peut remarquer que les vitrines des magasins se font plus accueillantes avec de plus grandes ouvertures, le goudron se généralise sur toutes les routes et même dans la cour de l’ école.
En février 1939, il est demandé de désigner un maire de substitution en cas de déclaration de guerre au cas où le titulaire serait mobilisé.
La Deuxième Guerre Mondiale n’ apporte évidemment rien de bon à Aufferville comme pour le reste du pays. On observe en tout cas que le fonctionnement administratif de la commune continue quelques soient les dirigeants de l’ Etat.
Les délibérations de Conseil portent essentiellement sur le maintien d’ une vie minimale.
L’ Après-Guerre démarre durement, avec la poursuite des restrictions. Par contre le plan Marshall américain pour la reconstruction de l’ Europe permet de voir arriver les premiers tracteurs.
Redémarrage dans les années 50 : premier remembrement, l’ agriculture s’organise, développement des coopératives. Le progrès technique se démocratise : en 1952 la commune fournit à l’ école son premier appareil de projection avec films ainsi qu’ un poste de radio et tourne-disques. Les voitures commencent à sillonner la campagne. Les camions et les autocars se mettent à concurrencer le train, d’ abord sur les petites lignes. Construction d’ un abri de car en 1955, premier traçage d’ une ligne jaune (la couleur à l’ époque) sur la traversée de la route Nemours – Beaumont qui s’ appelait encore la RN375.
Guerre d’ Algérie (1956) : Malheureusement la commune va aussi déplorer une victime au début de la guerre d’ Algérie (1956). Il faudra attendre la fin du siècle pour que la FNACA élève un monument dédié à cette guerre qui ne voulait pas dire son nom qui se finira « officiellement » que le 19 mars
1962 La vie continue Les toilettes entrent dans les logements, installation du chauffage central dans la mairie et l’ école. On facilite l’ installation du téléphone privé (notamment dans les hameaux). Création d’ une cantine scolaire.
1970 adhésion au syndicat de construction des collèges. Achat du premier photocopieur.
1972 on constate que la pression d’ eau n’est plus suffisante, on lance le projet pour la construction d’ un nouveau château -d ‘eau . Celui-ci prendra la place de l’ancien en 1974. On confie aussi à cette époque la gestion de l’eau à la Saur. En 1973 le désengagement de l’ Etat commence à se remarquer : la RN375 devient la D403 : Montereau -Beaumont. Création du RPI pour maintenir les écoles. Suppression symbolique de la séparation entre la cour d’ école des filles et celle des garçons.
1 novembre 1976 : création des Amis de l’école d’Aufferville
1er février 1978 : création du comité des fêtes
01 mai 1978 : création du comité des anciens qui cessera en 2010
1979 grande tempête de neige : les radiateurs de la mairie gèleront par la coupure de la chaudière (plus d’ électricité). L’ Armée intervient en renfort pour dégager les routes.
1986 : achat du local pour le matériel communal et les pompiers.
1989 : premier cours d’anglais à l’ école primaire financé par la commune. Contrat de balayage mécanisé des rues.
Salle des fêtes :
1991 Inauguration de la Salle Polyvalente (appelée la salle des 4 saisons en hommage à Mr Génuit ancien instituteur du village qui aimait l’appeler ainsi.), extension de la cantine puis dans le cadre d’ un contrat rural : construction d’ une nouvelle classe avec garderie, le préfabriqué est démoli en 1994 pour laisser la place à la nouvelle mairie.
Le domaine scolaire est en pleine mutation : le RPI (Aufferville-Bougligny – Châtenoy – Maisoncelles) s’ agrandit avec l’ intégration de la Madeleine en 1993 et Chevrainvilliers en 1996. Nouveau défi en terme d’ accueil, d’équipement et de transport.
Le domaine agricole change aussi Nouveau remembrement en 1995, le nombre d’exploitants diminue.
Le commerce a également fortement changé depuis 1945, il n’ a cessé de diminuer avec le développement du travail hors de la commune et la concurrence des supermarchés dans les villes moyennes. La boulangerie ferme en 1998 suivi de près par la boucherie. Premiers problèmes avec le nitrate dans l’ eau potable. Premiers soucis de vandalisme, qui nécessitent la souscription d’ une assurance (qui ne rembourse pas tout).
Lothar : texte ajouté les événement ayant eu lieu après la diffusion de ce texte
La tempête du 3 février 90 avait fait de nombreux dégâts mais le pire était à venir. A un an près , le 20ème siècle se terminera le 26 décembre 1999 sur la plus forte tempête jamais connue » Lothar » (de « seulement » 140 km/h sur notre secteur) qui occasionnera de nombreux dégpats, plongera les habitants de Jarville et de Busseau dans le noir pendant 7 jours et rendra les bois de Busseau inaccessibles un long moment . Mais cela n’est rien comparé aux 13 victimes en Seine et Marne. On pouvait croire que les choses allaient s’arrêter là quand le 27 et 28 décembre 1999 le sud de la France fut frappée aussi durement par une autre tempête aussi dévastatrice « Martin ».
Le futur proche : Après le refus pour motif économique de l’installation du gaz naturel dans le secteur d‘Aufferville, il faut se pencher sur la mise aux normes (publiques ou privées) de l’assainissement pour l’ horizon 2005 ; c’est un grand projet plus contraignant que satisfaisant mais néanmoins incontournable. Autour de nous l’intercommunalité doit développer une zone d’activité à proximité du nouvel autoroute A77 pour préserver l’ emploi.
On le voit cette fin de 20ème siècle laisse entrevoir les premières préoccupations du 21ème. Le rôle de la commune a changé. Elle n’ agit plus en vase clos comme en 1901, la taille des projets toujours plus nombreux et plus coûteux la pousse à s’ associer au travers de différents groupes (syndicats intercommunaux). Mais elle reste finalement l’entité administrative la plus proche et la plus constante, même dans les années noires, pour encadrer la vie de proximité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire